Conseils aux parents

Voici quelques conseils qui vous aideront à mieux communiquer avec votre enfant.

  • vérifiez que vous avez capté son regard lorsque vous lui parlez. L'enfant doit être entièrement investi dans l'échange verbal.
  • faîtes des phrases courtes. Trop d'informations d'un seul coup peuvent amener de la confusion dans son esprit.
  • ne faîtes pas des énoncés trop complexes : quand vous voyez que votre enfant ne vous comprend pas, mieux vaut faire trois phrases simples plutôt qu'une seule trop complexe.
  • parlez lentement : il faut laisser le temps à  l'enfant d'organiser les sons, les mots que vous lui transmettez. 
  • quand vous lui posez une question : accordez à l'enfant un temps pour qu'il puisse traiter ce qu'il vient d'entendre et organiser sa réponse.
  • racontez des histoires à votre enfant. Utilisez le maximum de supports avec des images.
  • trouvez les intérêts de l'enfant et suivez-les. Laissez-le choisir les livres qu'il aime.
  • assurez-vous que votre enfant vous écoute. Que ce soit lorsque vous lui racontez des histoires ou lorsque vous lui demandez de faire quelque chose, il est important de toujours vérifier que son attention est optimale.
  • n'hésitez pas à utiliser des gestes et des dessins pour communiquer avec votre enfant : tous les moyens de communication sont bons à prendre et à exploiter pour satisfaire son besoin de communication.
  • L'enfant dysphasique présente des difficultés pour le traitement séquentiel : tout ce qui s'organise en séquence posera donc problème : jours de la semaine, organisation d'une journée, mois de l'année...etc. Pour l'aider, vous pouvez vous servir d'images (rappelons que les supports visuels/imagés aident beaucoup l'enfant dysphasique) et coller les choses à faire dans une journée puis les barrer quand elles ont eu lieu.
  • Voici un exemple d'une séquence qui peut être collée sur la porte de sa chambre par exemple. Le matin en se levant, l'enfant sait qu'il doit alors se laver puis s'habiller...etc.

  • L'enfant dysphasique peut aussi avoir des difficultés pour percevoir l'intensité des choses. Ainsi quand il fait une bêtise, il n'a pas forcément conscience que c'est grave. De la même manière, il faut l'aider visuellement à comprendre ce qui est grave de ce qui ne l'est pas. Voici un exemple pour lui faire comprendre que taper son camarade de classe c'est très grave, casser un verre c'est moins grave et oublier son sac à l'école ça l'est encore moins.
  • Bien souvent, les parents d'enfants dysphasiques sont démunis face à cet enfant qui n'évolue pas comme ils l'auraient souhaité. Si c'est votre cas, il existe un programme : la guidance parentale. Il s'agit de séances en groupe données par des logopèdes/orthophonistes. Vous pourrez, en suivant ce type de programme, rencontrer d'autres parents qui ont un enfant dysphasique. De plus, la guidance parentale vise à donner aux parents des outils pour entrer en communication avec l'enfant de manière adéquate. Lorsque des parents ont un enfant qui présente un retard de développement du langage, les parents auront plus de difficultés à s'ajuster au niveau de compréhension de leur enfant. Les séances de guidance parentale rendent les parents acteurs du développement langagier de leur enfant et vont sensibiliser les parents au moyen de communication dont dispose l'enfant. La guidance parentale permettra de supprimer certaines "mauvaises" habitudes pour en donner d'autres qui sont plus efficaces. On renforcera ces nouvelles habitudes pour qu'elles deviennent automatiques.

  • Voici entre autre quelques techniques facilitatrices qui pourront vous être apprises en séance de    guidance parentale.
    • L'auto-verbalisation : consiste à parler de ce que l'on fait ou voit en présence de l'enfant. Exemples : "oh je suis en train de pleurer parce que je coupe des oignons", "j'ai entendu quelqu'un qui sonne à la porte".
    • La verbalisation parallèle : on va parler de ce que l'enfant voit, fait ou ressent en sa présence. Exemple : "tu mets de la peinture jaune sur ton dessin"
    • La reformulation : on va attirer l'attention de l'enfant et on va reprendre ce qu'il vient de dire en corrigeant toutes les erreurs mais en mettant l'accent sur UNE seule erreur. On cherche donc ici à améliorer la prononciation ou la construction des phrases. Exemple : l'enfant dit "pa é pati" et le parent reprend "PApa est parti".
    • L'allongement : de nouveau, on attire son attention, on corrige son énoncé mais on ne met pas l'accent sur les corrections apportées. On va ajouter une information nouvelle et c'est sur celle-ci qu'on va mettre l'accent. On cherche ici à allonger les productions de l'enfant.          Exemple : l'enfant dit "mon alon é tassé" et le parent répond "ton pantalon vert est cassé"
    • L'incitation :
      • Par choix : l'enfant dit "veux ça" et le parent doit alors proposer un choix de réponse : "tu veux le camion de pompier ou la moto ?". On prendra soin de placer en dernier dans la phrase l'objet que l'enfant va choisir. Ainsi, dans l'exemple donné, on sait à l'avance que l'enfant choisira "la moto" donc on la place en dernier pour que ce soit plus facile pour l'enfant de le répéter.
      • Par ébauche orale : l'enfant dit "veux ça" et le parent l'aide en lui donnant l'ébauche du mot donc le premier son du mot. Il répondra donc "tu veux le ch..." ce qui incitera l'enfant à dire le mot "chien".
      • Par l'absurde : L'enfant dit une phrase de type "maman é élo" et le parent reprend en donnant une information absurde comme par exemple "maman fait de l'avion ?". L'enfant aura alors tendance à dire "non du élo".
      • Par question : L'enfant dit "tata en alon" et le parent demande "elle est où tata?".  L'enfant répond " dans alon" et le parent dit "oui tata est dans le salon".
      • Par phrase en suspens : L'enfant dit : "maman é élo". Le parent répond : "maman fait du...". L'enfant : "vélo". Le parent reprend : "oui maman fait du vélo".